La capitale guinéenne a accueilli ce vendredi 10 mai, une rencontre de haut niveau autour du thème, « Justice pour les Africains et les personnes d’origine africaine à travers les réparations » inspiré de la thématique du dernier sommet de l’Union africaine en février 2025. L’initiative est portée par le Mouvement des Jeunes Unis pour le Développement (MOJUD), qui a rassemblé des participants venus de divers horizons.
Parmi les intervenants, l’ancien député guinéen Nestor Kagbadouno. Il a livré une intervention remarquée sur le droit à la réparation, ses fondements juridiques et son cadre international. L’ex député a rappelé que ce droit s’enracine dans plusieurs textes internationaux majeurs, dont la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, et la Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale.
Cependant, il a dénoncé « l’insuffisance de la reconnaissance effective des responsabilités historiques des anciennes puissances coloniales et esclavagistes », en dépit de ces bases juridiques claires. Selon lui, les réparations ne sauraient se limiter à des compensations financières. « Elles doivent inclure la restitution des biens culturels, la reconnaissance officielle des préjudices subis, ainsi que la réforme des institutions internationales afin d’y intégrer pleinement l’histoire et la mémoire des peuples africains », a-t-il plaidé.
Sept recommandations fortes pour une mémoire réparatrice
Au terme des échanges, sept principales recommandations ont été formulées :
1-Créer un réseau panafricain d’experts et d’acteurs engagés sur la mémoire et les réparations.
2-Élaborer un programme éducatif ancré dans les réalités historiques et culturelles africaines.
3-Renforcer la recherche historique en Afrique et soutenir les initiatives de restitution du patrimoine culturel.
4-Inciter les États africains à adopter une stratégie commune sur les réparations dans les forums internationaux.
5-Étendre la sensibilisation à la question des réparations à toutes les préfectures de Guinée et aux pays africains.
6-Organiser des campagnes de mémoire sur l’histoire guinéenne dans les huit régions du pays.
7-Tenir une grande conférence panafricaine en Guinée, réunissant les États du continent pour harmoniser les positions et élaborer un mémorandum sur les réparations.
À travers cette rencontre, le MOJUD entend poser les bases d’un espace de vérité, de mémoire et de mobilisation pour répondre aux injustices historiques et construire un pacte générationnel en faveur des réparations.
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