Par la présente, je souhaite vous transmettre cette lettre ouverte dans laquelle, j’exprime mes réflexions et mes préoccupations au sujet du retrait du barreau de Guinée, lié à ce qu’il perçoit comme un manque de prise en charge de ses revendications, et l’influence de cela sur l’intégrité de notre appareil judiciaire.

Je sais que votre emploi du temps est extrêmement chargé en raison de vos responsabilités à la tête de notre nation. Je veux cependant mettre en lumière, le fait que cela fait plusieurs jours que le barreau de Guinée a vu provoquer, sa capacité à assurer un service fondamental dans notre système judiciaire, ce qui a généré des frustrations dans les rangs de ses membres, les poussant à se retirer de toutes les instances régulant le fonctionnement de nos administrations publiques et privées, y compris au premier rang, le système judiciaire qui a déjà commencé à  souffrir de leur détermination manifestée ce, jusqu’à nouvel ordre.

Ayant conscience des enjeux liés à cette décision du barreau, je ressens le devoir patriotique et légitime de m’adresser à vous par cette lettre afin de vous faire part, selon moi, des risques que cela pourrait engendrer pour votre population, déjà en proie à une crise de liquidité persistante.

Votre Excellence, si le barreau a choisi de compromettre le bon déroulement des audiences, cela pourra avoir de graves répercussions sur le système judiciaire, engendrant des retards, des injustices et une érosion de la confiance du public dans ce dernier. L’annulation ou le report massif des audiences entraînera un engorgement des tribunaux, une accumulation de dossiers non résolus et des délais de jugement très longs. Par ailleurs, ne pas avoir de représentation légale risquera de compromettre les droits des justiciables, en particulier ceux des plus défavorisés, et pourra mener à des jugements injustes.

• Des engorgements des tribunaux : le blocage des audiences provoquera une accumulation de dossiers en attente, ce qui allongera les délais de jugement et créera un fossé dans le système judiciaire.

• Des retards dans l’administration de la justice : les justiciables devront attendre plus longtemps pour que leurs affaires soient entendues, ce qui pourra avoir des conséquences négatives sur leur vie, notamment en termes de pertes financières ou de détérioration de leur situation.

• De l’injustice et de l’atteinte aux droits : l’absence d’avocats pourra priver les justiciables de leur droit à une défense effective, conduisant à des jugements qui ne respectent pas les principes d’équité et de justice.

La Guinée est un pays de droits et la sauvegarde de ces fondamentaux se trouve annoncée par vous-même, comme une de vos préoccupations majeures.

• De la perte de confiance du public : la remise en cause de la capacité du barreau à assurer un service essentiel pourra nuire à la crédibilité de l’institution judiciaire et susciter un sentiment d’incertitude et d’insécurité juridique.

Une partie de vos discours a toujours retenu mon attention et m’a motivé à m’engager à vos côtés, afin de marquer à travers vous, l’histoire contemporaine de la Guinée. C’est le fait de dire que « La justice sera la boussole du peuple de Guinée ». Cette affirmation constitue pour nous, une voie à suivre et surtout, un héritage que vous laissez pour servir le vocabulaire des générations actuelles et futures.

• Des effets économiques et sociaux : les retards judiciaires peuvent avoir des conséquences économiques importantes, notamment pour les entreprises et les individus qui dépendent de décisions de justice pour leur activité ou leur situation financière.

Monsieur le Président de la République et Président du conseil suprême de la magistrature, je veux dire par tous ces mots que le sabotage des audiences par le barreau, peut avoir des effets désastreux sur le fonctionnement du système judiciaire et sur la confiance du public, avec des conséquences potentiellement graves pour tous les justiciables. C’est pourquoi, je souhaite vous voir partager cet avis et comprendre son bon sens. Il est sûrement celui de bon nombre de vos concitoyens qui n’ont pas peut-être trouvé jusque-là, les moyens de vous le remonter.

Dans l’espoir d’avoir de vous une suite favorable, je vous prie d’agréer, Excellence Monsieur le Président de la République, les expressions de mes meilleurs sentiments, de ma très haute considération et de ma fidélité constante.

Mohamed Lamine CAMARA (MOLAC), CNRDiste engagé, constant et confiant.