Le manque de liquidité financière en Guinée est le problème sensible actuel auquel sont confrontés les guinéens depuis maintenant quelques mois. Ce phénomène qui se montre retissant, paraît difficile à être expliqué par le Think-Tank à une population inquiète et assoiffée d’informations techniques, par rapport aux raisons de cette nouvelle donne macroéconomique devenue impactant à son quotidien et à son bien-être. Comme nous laisse Thomas Sankara dans l’héritage à travers l’une de ses célèbres citations, « on ne soigne pas une maladie en prononçant le nom du médicament, mais en prenant le médicament ». je dirai pour compléter cette citation que « pour connaître le médicament de la maladie dont on souffre, il faudra la diagnostiquer d’abord ».

Ainsi, le manque de liquidité financière actuel en Guinée peut être attribué à plusieurs facteurs interdépendants, incluant parfois des problèmes structurels de l’économie, des politiques quelques fois inadéquates et des chocs externes. Ces éléments contribuent à une capacité limitée à générer et à conserver des fonds, ainsi qu’à une vulnérabilité accrue du pays aux crises financières. Vous voici donc énumérés de façon succincte, quelques causes principales au phénomène dans le contexte guinéen.

Il faut citer d’abord les problèmes structurels de l’économie guinéenne qui sont entre autres : la dépendance du pays aux matières premières, la faible diversification économique en son sein, l’importance du secteur informel, l’insuffisance des infrastructures, le faible niveau d’épargne et d’investissement, etc.

Ceci dit alors que si la Guinée dépend fortement de l’exportation de matières premières, les fluctuations actuelles des prix mondiaux de ces matières entraînent des variations importantes des recettes d’exportation, affectant sérieusement la liquidité en son sein. Dans de telles situations, puisque l’économie nationale est aussi frappée par un manque de diversification, cela limite les opportunités de croissance et rend la Guinée vulnérable aux chocs liés à un secteur spécifique. Aucun Guinéen averti ne peut contester aujourd’hui, le fait que la grande partie de l’activité économique se déroule dans le secteur informel. Pourtant, cette importance du secteur informel dans le pays peut rendre difficiles la collecte des impôts ainsi que la mobilisation de ressources financières pour entraîner par ricochet, un faible niveau d’épargne et d’investissement en son sein. Lorsqu’aussi, les taux d’épargne et d’investissement sont généralement faibles dans un pays, cela limite sa capacité à financer la croissance.

La Guinée vient d’injecter dans son économie à plusieurs reprises, des nouveaux billets de différentes coupures de GNF. Puisque l’économie du pays tendait vers un refroidissement, des analystes comme moi ont cru que cela ne pouvait que servir à la relance de la croissance et au financement des projets d’infrastructures qui étaient stagnants. Mais il se trouve que le pays tend vers des processus d’élections, avec le besoin très élevé en financement qui s’y rattache, et ce, dans un pays déjà en crise de liquidité et peu admis auprès des investisseurs étrangers, les bailleurs de fonds et les multilatéraux à cause de la période d’incertitude qui prévaut (la transition). Donc ces fonds injectés ont été absorbés à grande partie par le financement à parti, de ces processus qui sont parfois improductifs dans une économie dominée par le secteur informel.
Dans ce style de figure, on emprunte forcément un chemin vers l’inflation. Pourtant, en Guinée, les opérateurs économiques et une bonne frange des familles nantis, détenteurs des 80 % du revenu national vont fortement vers les devises étrangères pour se protéger contre l’inflation future. C’est pourquoi, pour la première fois en Guinée, il y a une surabondance des devises sur le marché financier par rapport à la monnaie locale qui se montre très rare. Ces détenteurs de la bonne partie du revenu national, même s’ils ne sont pas des économistes, sont tout de même des économes pour être amenés à anticiper sur des événements économiques futurs comme cette crise financière qui a commencé.
Autre ces détenteurs, il faut citer les cambistes auprès desquels ils font leurs opérations de change. Ces cambistes aussi sont des entreprises individuelles qui sont appelés à faire des profits. Lorsque le taux de change de la devise était un peu bas, ils ont eu à s’en procurer d’une bonne quantité en se débarrassant du GNF. Dans cette nouvelle donne, le profit est possible par eux que s’ils conservent le GNF échangé jusqu’à ce qu’il reprenne un niveau à eux favorable, pour être échangé contre de la devise. Cela coïncide avec les difficultés de retrait auprès des banques primaires du pays qui va leur permettre de garder le GNF avec eux. Le GNF sera rare alors que la devise aussi se trouverait très forte, à cause, de sa forte demande par les détenteurs de la bonne partie du revenu national prédisposés à se protéger contre la crise. On rentre forcément dans une crise de liquidité financière du GNF. Il se trouve également que les infrastructures déficientes, comme en matière du transport par exemple sont en mesure d’entraver le développement économique et la productivité pour renforcer davantage la crise.

Pour ce qui concerne des politiques parfois inadéquates, on peut dénoncer en premier lieu la gestion macroéconomique inefficace, ensuite le manque de transparence financières dans la gouvernance, le système financier faible, et même l’absence en ces derniers temps, de politiques de développement fiables. Les politiques budgétaires et monétaires, si elles sont mal gérées, peuvent conduire à l’inflation, à des déficits budgétaires et à des déséquilibres macroéconomiques qui affectent la liquidité. L’Etat rencontre des difficultés dans la collecte des ressources non-fiscales et fiscales puisque son économie est dominée par le secteur informel, en dépit de quelles difficultés, le peu qui est aussi collecté se trouve mal géré à travers un système de manque de transparence caractérisé par la corruption. Le manque de transparence dans la gestion des finances publiques et la corruption peuvent entraîner des détournements de fonds et un gaspillage des ressources, réduisant la liquidité disponible. Les grands détournements dénoncés dans le pays ces temps-ci ainsi que la grande vague des activités tournantes des cadres de l’administration publiques et des mouvements de soutien aux actions du CNRD, n’ont pas permis aux billets fabriqués, de servir à la relance de la croissance sauf à financer leurs poches. Le visionnaire et pragmatique, Président Mamadi Doumbouya s’est même vu, obligé de stopper cela à cause de son caractère improductif et déroutant de l’objectif, car c’est à travers ses ambitions et ses réalisations qu’il a fini par gagner l’estime et l’admiration de son peuple. Nous lui disons, félicitation pour cette bonne décision digne d’un Chef d’État .

Pour pouvoir injecter ces nouveaux billets dans l’économie guinéenne et minimiser le niveau d’inflation qui en résultera, la BCRG a instauré un nouveau système qui consiste à faire payer aux banques primaires sur leurs propres dépôts en son sein, un certain nombre de pourcentages. Cette politique mal accompagnée a fragilisé le système bancaire déjà peu développé pour entraîner un accès limité au crédit pour les entreprises et les ménages, et pour freiner l’investissement ainsi que la croissance. Cela est aussi parmi les facteurs affectant la liquidité dans un système financier national.

De la baisse actuelle de politique de développement, on dira que toutes les perspectives de développement sont en voie de disparition, pour donner la chance à la promesse présidentielle de référendum en 2025, à se faire respecter. La presse, une bonne frange de la population ainsi que les forces vives de la nation, renforcent chez le Président, le niveau de ce challenge à lui-même lancer. Pour eux, cette promesse du président est une dette pour lui envers sa population qu’il doit forcément honorer. Les impacts de cette course d’acquittement du Président de sa dette, entraînent de facto une baisse des politiques publiques efficaces pour promouvoir le développement économique, l’emploi et la réduction de la pauvreté pour aggraver la situation financière qui prévaut.

Le lecteur a horreur de trois choses que sont : l’ennui, l’égarement et la fatigue.

C’est pourquoi, les chocs externes, on les citera uniquement sans les développer. C’est entre autres, la fluctuation des prix des matières premières, les crises financières internationales, les catastrophes naturelles ou conflits (comme le cas de l’Iran avec Israël, de la Russie avec l’Ukraine, et même tout près, des pays du Sahel avec un conglomérat d’impérialistes et la CEDEAO), les changements climatiques, etc.

En résumé, disons que le manque de liquidité en Guinée est un problème complexe qui trouve ses racines à un cadre structurel actuel du pays, aux politiques souvent inadéquates, et aux chocs externes. La meilleure façon d’aider le CNRD et son Président est de commencer dès maintenant, par exemple en lui donnant des solutions efficaces capables de résoudre ce problème de manque de liquidité.

Si je suis consulté, je peux proposer des solutions efficaces à mon avis.

La Guinée, notre paradis. Très cordialement.

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